dimanche 3 juillet 2011

Avec les doigts!

Ah, Georgetown...
La beauté de son quartier historique (classé depuis 2008 au patrimoine mondial de l'Unesco avons nous appris  récemment)
Sa population bigarrée, cette belle mixité culturelle...
Et qui dit "mixité culturelle" les amis signifie "richesse culinaire" itou!

On vous avait bien prévenus qu'on allait encore causer boustifaille!
Cependant, rassurez-vous, même si c'est très tentant nous ne nous étalerons pas cette fois sur les merveilleuses saveurs nouvelles qui ont irradié nos palais dernièrement mais sur le fait que nous avons appris à déguster nos repas avec les doigts... Une grande première pour nous, petits français en vadrouille, et qui nous a sacrément dépaysés!

Normalement, avant de franchir une frontière, nous nous débrouillons toujours pour nous procurer un guide papier du pays que nous allons visiter.
On se renseigne sur son contexte culturel et politique, son histoire. On essaie de retenir "Bonjour" et "Merci" histoire de faire bonne impression. On salive d'avance en lisant le chapitre "spécialités culinaires"...
L'étonnement est toujours au rendez-vous, bien-sûr, d'ailleurs sinon à quoi bon voyager?
Mais il est est vrai qu'on s'arrange quand même pour maîtriser un minimum notre sujet.

Or cette fois, nous n'étions pas certains de nous offrir un petit tour en Malaisie avant de rejoindre Singapour.
Du coup, juste avant de partir de Thaïlande, nous nous sommes dégotté un vieux guide du crôutard bien périmé que nous n'avons pas pris la peine de consulter avant notre arrivée sur Penang.

Autant vous avouer que la mixité culturelle de la Malaisie, bien connue de tous les voyageurs... Ben... Nous n'en savions rien!

Aussi quand dès notre premier soir sur Georgetown nous nous sommes précipités, ravis, dans une cantine du quartier "Little India" (en soit déjà tout à fait exotique et merveilleux) nous avons été sacrément surpris...
... Par le comportement des serveurs avec leur dodelinement tête incompréhensible, leur humour pince-sans-rire désarçonnant et leur amabilité de gentlemen.
... Par notre repas présenté sur une feuille de bananier et surtout sans couverts!

Comme autour de nous tout le monde mangeait tranquillement avec les doigts, nous nous sommes lancés. Heureusement nous avons eu la présence d'esprit de nous rappeler qu'en pays musulman la main gauche dédiée à l'essuyage des fesses est considérée comme impure.
C'est donc en bons droitiers que nous nous sommes donc attaqué à notre pitance...
Et veuillez me croire, ce n'était pas si facile!
Pour le riz, pas de soucis mais amusez-vous donc à découper une tendre galette de blé d'une seule main et avec classe!

Pas de soucis pour Bruno, très à l'aise et prenant même visiblement plaisir à se servir de ses doigts pour mélanger allégrement riz, sauces et autres galettes comme un gosse avec de la pâte à modeler mais en ce qui me concerne, ce fut une autre histoire...

Alors que je galérais comme une malheureuse, j'ai remarqué, tout prêt de nous un indien s'aider discrètement de sa deuxième main. Et si je pouvais moi aussi? Ai-je eu l'audace de penser...
Que Dalle! Mes espoirs furent réduits en cendres par une maman en train de gronder son fils pour cette raison au moment même où je rapprochais ma main gauche de mon repas!
Abandonnant l'idée de la facilité, j'ai grignoté comme j'ai pu, ce n'était peut-être pas très glamour mais je me suis débrouillée non sans fierté...
Jusqu'à ce qu'un autre problème surgisse très rapidement, une sensation à laquelle je n'étais pas habituée, celle d'avoir les doigts constamment maculés de sauce ( la nourriture indienne, c'est bon parce-que c'est gras!)
Et pas de serviettes en vue sur la table...
Je peux vous assurer que se retrouver à sucer ses doigts entre chaque bouchée dans une salle remplie de femmes voilée c'est plutôt gênant, on se sent un peut comme un monstre de lubricité en fait!

Heureusement nous n'avons pas dû commettre d'impair majeur au cours de cette soirée puisque personne ne nous a jeté à la rue et que nous avons été raccompagnés vers la sortie à la fin de notre repas par des sourires un peu moqueurs certes mais plein de gentillesse...

Depuis, nous avons goûté à des spécialités malaises et chinoise dont on ne vous dit que ça!
Nous avons continué à manger indien également et sommes tombés amoureux du tandoori, du thé maasla, des naans, des thalis et autres paneer et biryani.
Certains établissements plus habitués aux touristes nous ont mis à disposition cuillères et serviettes que Bruno a constamment refusés, ce qui ne fut pas mon cas, du moins pas toujours...

Et le comble du comble?
À l'occasion de notre dernière soirée sur Penang nous sommes retourné dans la cantine en question.
Et le serveur, le même qui nous regardait avec un air goguenard la première fois  nous a proposé avec compassion des couverts!

Et bien vous savez quoi?






On a refusé, tous les deux!

2 commentaires:

  1. Jean aurait du vous faire un petit cours avant de partir...Vous êtes beaux les chouchous! Nous on part en vacances à la montagne se gaver de fromage. Bisous!

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