mercredi 25 janvier 2012
Le "Comedia Dell'Arte"
C'est spontanément le surnom qui nous est venu en tête en découvrant ce drôle d'oiseau pour la première fois en arrivant du côté de Townsville.
On a été très impressionnés par sa haute taille, et surtout sa drôle de tête toute noire évoquant parfaitement un masque de comédie populaire à l'italienne. Pour tout vous dire, il me faisait même un peu peur.
Depuis, ces Ibis d'Australie, espèce très répandue sur la côte Est font partie un peu de notre quotidien...
Je vous souhaite une belle journée!
samedi 21 janvier 2012
Black Swan
Causons aujourd'hui si vous le voulez bien et interrogeons-nous sur concept de "Vérité" et de "Science".
Vérité et Science sont-elles des notions qui vont forcément de pair?
Les lois scientifiques (puisque c'est ainsi qu'on les nomme) sont-elles synonymes de vérité?
Oulala... Je sens que ce petit carnet va en déconcerter certains qui se demanderont un peu le rapport avec la choucroute, autrement dit notre voyage au pays des kangourous.
Mais si, je vous jure il y en a un, vous pouvez rester!
Donc.
Pour la faire courte.
Définissons la Vérité comme la qualité de ce qui est "vrai", et non pas de ce qui est "réel" car la Vérité reposant le principe de la connaissance.
En effet, en aucun cas la Vérité se présente comme une donnée toute faite, elle est au contraire le fruit d'un travail de recherche sur lequel ont planché (et plancheront) et à propos de quoi ont débattu (et débattront) nombre de philosophes depuis l'antiquité.
Admettons donc la Vérité comme un caractère s'appliquant à un jugement et qui serait l'opposé de l'erreur, tout simplement.
La Science à présent se définit d'après le dictionnaire comme la connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et vérifiés par des méthodes expérimentales.
Ainsi les lois scientifiques découlent de l'observation et de l'expérimentation de phénomènes du réel.
L'observation se doit d'être la plus objective et la plus précise possible afin de ne pas se laisser biaiser par une quelconque tentative d'explication.
L'expérimentation est une catégorie particulière d'observation dans laquelle le phénomène à observer peut être provoqué (tiens tiens, par hasard, la chute d'une pomme...) et dont on a optimisé les conditions d'observation.
Ainsi, à partir de phénomènes minutieusement observés et analysés, le scientifique énoncera des lois et expérimentera sans relâche ces phénomènes afin de parvenir à des lois les plus fondamentales possible (comme, par exemple, au XVIIème siècle celle de la gravitation universelle issue de l'observation de la chute d'une pomme par le célèbre Isaac Newton merveilleusement bien représenté trois siècles plus tard par Marcel Gotlib).
On parlera alors communément de vérification expérimentale d'une loi.
Ainsi, jusqu'au XVIIIème siècle, les européens croyaient dur comme fer et toutes les phénomènes observés à ce sujet à travers le monde leur rendaient bien raison que tous les cygnes étaient blancs.
Et puis, un jour des ornithologistes ont remarqué lors de l'exploration de ce continent encore tout nouveau qu'était alors la "Terra Australis" autrement l'Australie la présence de "cygnus atratus" autrement dit de cygnes noirs...
Et merde! La découverte de cette nouvelle espèce de volatiles suffit à invalider la loi en vigueur jusqu'à présent et qui faisait office de vérité à savoir celle selon laquelle tous les cygnes étaient blancs.
Ainsi, si un seul contre-exemple peut permettre de réfuter une proposition énoncée jusqu'alors comme vraie, le problème de la vérité scientifique peut se poser.
Voilà, c'était ainsi (en très très raccourci) que nous avaient étés présentés ces deux grandes notions philosophiques que sont la Vérité et la Science par notre terrible prof principale de terminale.
Ensuite elle nous avait permis d'approfondir nos réflexions en évoquant la réfutabilité comme caractère intrinsèque des sciences empiriques (ce que ne sont pas les mathématiques bien entendu) et les réflexions à propos de la Vérité menées par divers philosophes.
C'était il y a dix ans, exactement et c'était ma matière préférée au lycée.
C'est ça le plus gros choc des 28 ans en fait, réaliser qu'il y a dix ans je passais mon bac.
C'est bien gentil tout ça mais pourquoi je fais tout un article de ces souvenirs de jeunesse me demanderez-vous?
Parce que les cygnes noirs d'Australie, on les a vus!!!!
C'était pendant une étape de notre Road-trip de Bowen à Sydney, nous avons dormi quelques nuits au bord de cet étang.
Dès que je les ai aperçus, ce cours de philosophie de terminale ainsi que beaucoup de souvenirs de cette époque m'ont littéralement submergée et j'ai passé de nombreuses heures à observer ces gracieuses créatures avec beaucoup d'émotion.
Voilà! J'ai pu constater avec déplaisir en écrivant cet article que je ne raisonnais plus aussi facilement qu'il y a dix ans (en même temps il est présentement 8h00 du matin heure locale et je ne voulais pas écrire un article trop long -déjà que-) mais j'ai bien aimé me plonger dans des articles traitant du sujet
là, là, là, là et là encore...
Bonne journée et à bientôt!
Vérité et Science sont-elles des notions qui vont forcément de pair?
Les lois scientifiques (puisque c'est ainsi qu'on les nomme) sont-elles synonymes de vérité?
Oulala... Je sens que ce petit carnet va en déconcerter certains qui se demanderont un peu le rapport avec la choucroute, autrement dit notre voyage au pays des kangourous.
Mais si, je vous jure il y en a un, vous pouvez rester!
Donc.
Pour la faire courte.
Définissons la Vérité comme la qualité de ce qui est "vrai", et non pas de ce qui est "réel" car la Vérité reposant le principe de la connaissance.
En effet, en aucun cas la Vérité se présente comme une donnée toute faite, elle est au contraire le fruit d'un travail de recherche sur lequel ont planché (et plancheront) et à propos de quoi ont débattu (et débattront) nombre de philosophes depuis l'antiquité.
Admettons donc la Vérité comme un caractère s'appliquant à un jugement et qui serait l'opposé de l'erreur, tout simplement.
La Science à présent se définit d'après le dictionnaire comme la connaissance relative à des phénomènes obéissant à des lois et vérifiés par des méthodes expérimentales.
Ainsi les lois scientifiques découlent de l'observation et de l'expérimentation de phénomènes du réel.
L'observation se doit d'être la plus objective et la plus précise possible afin de ne pas se laisser biaiser par une quelconque tentative d'explication.
L'expérimentation est une catégorie particulière d'observation dans laquelle le phénomène à observer peut être provoqué (tiens tiens, par hasard, la chute d'une pomme...) et dont on a optimisé les conditions d'observation.
Ainsi, à partir de phénomènes minutieusement observés et analysés, le scientifique énoncera des lois et expérimentera sans relâche ces phénomènes afin de parvenir à des lois les plus fondamentales possible (comme, par exemple, au XVIIème siècle celle de la gravitation universelle issue de l'observation de la chute d'une pomme par le célèbre Isaac Newton merveilleusement bien représenté trois siècles plus tard par Marcel Gotlib).
On parlera alors communément de vérification expérimentale d'une loi.
Ainsi, jusqu'au XVIIIème siècle, les européens croyaient dur comme fer et toutes les phénomènes observés à ce sujet à travers le monde leur rendaient bien raison que tous les cygnes étaient blancs.
Et puis, un jour des ornithologistes ont remarqué lors de l'exploration de ce continent encore tout nouveau qu'était alors la "Terra Australis" autrement l'Australie la présence de "cygnus atratus" autrement dit de cygnes noirs...
Et merde! La découverte de cette nouvelle espèce de volatiles suffit à invalider la loi en vigueur jusqu'à présent et qui faisait office de vérité à savoir celle selon laquelle tous les cygnes étaient blancs.
Ainsi, si un seul contre-exemple peut permettre de réfuter une proposition énoncée jusqu'alors comme vraie, le problème de la vérité scientifique peut se poser.
Voilà, c'était ainsi (en très très raccourci) que nous avaient étés présentés ces deux grandes notions philosophiques que sont la Vérité et la Science par notre terrible prof principale de terminale.
Ensuite elle nous avait permis d'approfondir nos réflexions en évoquant la réfutabilité comme caractère intrinsèque des sciences empiriques (ce que ne sont pas les mathématiques bien entendu) et les réflexions à propos de la Vérité menées par divers philosophes.
C'était il y a dix ans, exactement et c'était ma matière préférée au lycée.
C'est ça le plus gros choc des 28 ans en fait, réaliser qu'il y a dix ans je passais mon bac.
C'est bien gentil tout ça mais pourquoi je fais tout un article de ces souvenirs de jeunesse me demanderez-vous?
Parce que les cygnes noirs d'Australie, on les a vus!!!!
C'était pendant une étape de notre Road-trip de Bowen à Sydney, nous avons dormi quelques nuits au bord de cet étang.
Dès que je les ai aperçus, ce cours de philosophie de terminale ainsi que beaucoup de souvenirs de cette époque m'ont littéralement submergée et j'ai passé de nombreuses heures à observer ces gracieuses créatures avec beaucoup d'émotion.
Voilà! J'ai pu constater avec déplaisir en écrivant cet article que je ne raisonnais plus aussi facilement qu'il y a dix ans (en même temps il est présentement 8h00 du matin heure locale et je ne voulais pas écrire un article trop long -déjà que-) mais j'ai bien aimé me plonger dans des articles traitant du sujet
là, là, là, là et là encore...
Bonne journée et à bientôt!
mardi 17 janvier 2012
Des nouvelles de Melbourne - Recherche d'emploi, Aléas, Déceptions, Hésitations...
Bonjour tout le monde!
Voici quelques nouvelles fraiches de Melbourne où nous sommes installés depuis maintenant plus de deux mois (déjà!).
À la maison tout va bien même si notre propriétaire n'est décidément pas facile à vivre.
Il parle très, très, trèèèès fort (autrement dit, il hurle), ne regarde jamais directement les personnes à qui il s'adresse... Ce qui est assez déstabilisant, ne comprend pas le sarcasme et agit de façon souvent étrange.
Bien des fois il m'a prodigieusement agacée jusqu'à ce que mon ami Rory, de la chambre d'à coté me fasse remarquer qu'il avait le comportement typique d'un autiste léger.
Même sans être docteur,c'est devenu après réflexion (et un certain nombre de recherches sur des sites internet, ah les joies de l'adsl!) assez évident.
Alors, certes, même si parfois il est assez insupportable, je fais l'effort d'être un peu plus tolérante et tout se passe bien. Bruno lui, se contente d'être fidèle à lui même c'est à dire gentil et patient.
Nouveau dans la colocation, Hugo de Rennes (un "rennais" ha! ha!) a remplacé le couple de français très sage en stage avec qui nous vivions jusqu'à présent. Il est joyeux et assez déjanté. Il arrive même à faire rigoler notre proprio, trop fort!
Du coup entre lui et notre couple chilo-irlandais préféré, l'ambiance à la maison est moins calme et beaucoup plus funky que lorsque nous y étions arrivés. Les apéros entre roomates sont courants, la cuisine n'est plus un lieu de passage mais bien une pièce de vie et ce n'est pas pour nous déplaire!
Tout ça c'est bien chouette mais... Cependant, un souci de taille demeure: Nos tentatives de trouver un boulot sympa, histoire de s'établir un peu durablement ne se sont toujours pas révélées concluantes...
Jusqu'à présent, nous n'avions jamais eu de difficulté à trouver facilement des emplois plutôt bien rémunérés en Australie.
D'ailleurs quand nous sommes arrivés sur Melbourne en voyant toutes les affichettes "Staff wanted" sur les vitrines des boutiques et des restaurants nous ne nous sommes pas vraiment posé de questions et on s'est d'abord préoccupés de trouver une chambre.
Ensuite, le cœur léger nous sommes allés distribuer nos curriculum vitae un peu partout dans la ville.
Bruno dans toutes sortes d'endroits sympa (bars, pâtisseries, restaurants). Moi dans des salons de massage. J'ai aussi répondu à quelques annonces sur internet.
Très vite, j'ai eu des réponses et je me suis même rendue à quelques entretiens mais j'ai vite déchanté en réalisant la nature des services que l'on me proposait de rendre.
Évidement, je ne suis pas candide, je sais bien que tout le monde n'entend pas "massage" de la même façon (Ah, si la prostitution était mieux encadrée, je n'aurai pas à gérer ce type de malentendus m'enfin là n'est pas la question.).
J'ai donc décidé de continuer à patienter et à chercher tout en prenant la précaution d'annoncer clairement le fait que je ne pratiquais pas de massages sexuels ni même sensuels avant de me déplacer, histoire de ne pas perdre de temps.
À ce propos j'ai reçu des réponses d'employeurs assez délirantes telles que "Vous n'êtes pas obligée de pratiquer de "Happy Ending", on vous demande juste de masser nue ou topless" ... Ben voyons!
Sauf qu'au bout de la énième réponse de ce type, ce n'est plus drôle du tout.
De son coté Bruno n'ayant reçu absolument aucune réponse malgré son nombre incalculable de curriculum vitae distribués, la nécessité de trouver une source de revenus s'est fait plus pressante et j'ai décidé, comme lui, de postuler un peu partout.
Pendant deux bonnes semaines on a bien galéré (ça peut sembler court écrit comme ça, mais pour l'Australie, c'est plutôt long) et on s'est même un peu inquiétés, l'argent filant vite à Melbourne.
Enfin le 24 décembre, je m'en souviens précisément puisque c'est le jour où nos amis Carla- Paz et Rory ont aménagé à la maison, Bruno a été rappelé par un employeur pour un travail de cleaner, 25 heures par semaine, tôt le matin, trèèèèès tôt, mais après tout pourquoi pas si ça lui permet de dessiner dans la journée.
Bref! Nous étions ravis et surtout nous avons repris espoir dans l'idée de rester sur Melbourne que nous commencions à envisager de quitter, le salaire de Bruno nous permettant de couvrir presque tous nos frais de logement et de nourriture. L'essentiel quoi!
J'ai donc continué seule à prospecter.
Les salons qui m'avaient laissé entendre en décembre que des postes se libéreraient en janvier n'ont pas donné suite à mes candidatures répétées.
Aucune de mes distributions de curriculum vitae ne s'est révélée fructueuse.
J'ai fait un essai dans un salon de massage-restaurant Thai de la célèbre Lygon Street qui pour une fois ne semblait pas glauque... Sauf qu'en plus du salaire dérisoire par client que l'on me proposait il fallait également que je sois gratuitement serveuse et réceptionniste pour le restaurant. "Vous comprenez" m'a dit la patronne "Le loyer est très cher ici et je n'ai pas les moyens d'engager du personnel...."
Ben voyons!
J'ai fait un autre essai dans un "restaurant italien" de cette même Lygon Street. Je mets volontairement des guillemets parce qu'un italien qui sert à ses clients des steaks frites pour moi n'en est pas vraiment un.
Si ma prestation fut concluante pour le patron de cet attrape-touriste, un calabrais teigneux à la chemise maculée de sauce tomate, je n'ai pas accepté les conditions que ce dernier m'imposait si je voulais travailler chez lui.
En effet, en plus de ne pas me déclarer ni de me donner d'horaires fixes (ben oui quoi, on est dans la restauration) il me proposait un salaire de misère bien au dessous du salaire minimal australien et surtout, surtout voulait retenir autoritairement ma première semaine de paie afin de m'obliger à un préavis de trois semaines avant mon départ si je voulais la récupérer!
Ben voyons!
Des histoires de travail dans ce genre franchement pas sympa voir même encore pires, nous en avions entendues...
Par exemple des journées entières de travail dans les champs pour... 30 dollars!!
Le principe du Working Holiday Visa étant en effet une excellente occasion pour des employeurs peu scrupuleux de profiter de jeunes voyageurs "en panne de thunes" en les exploitant purement et simplement!
Heureusement, comme nous sommes prévoyants et que nous sommes toujours partis de l'idée de commencer à chercher du travail avant d'être complétement raides, nous avons pu nous permettre de ne avoir affaire à ce type de patrons-ordures.
Aussi, nous avons toujours réussi à éviter ce genre de plans.
Il n'empêche que, ne pas travailler quand on cherche du travail c'est chiant, tout comme devoir se lever à 4h30 du matin pour aller nettoyer des halls d'immeubles.
Et on a beau être soutenus de tous les cotés par des amis qui nous disent que c'est juste pas le bon moment (janvier à Melbourne est l'équivalent du mois d'Aout à Paris) et que la situation se débloquera plus tard, quand ça fait plus de deux mois qu'on attend et qu'il ne nous reste plus que six mois de visa, on se dit un peu "à quoi bon?".
Et le moral flanche, forcément.
Jusqu'à ce qu'on réalise, que si en France on galèrera certainement pour se créer une situation stable et sympathique, il est en revanche hors de question que ce soit le cas en Australie où nous ne sommes que des oiseaux de passage bien décidés à prendre du bon temps!
Alors tant pis pour Melbourne! La ville a beau être chouette, ce n'est pas suffisant pour y vivre agréablement!
J'ai recontacté le salon de massage où je travaillais à Darwin et mon ancienne boss est ravie à l'idée de me ré-embaucher! Bruno a donné son préavis pour quitter son job, il pourra trouver facilement l'équivalent, peut-être mieux sur Darwin, et dans tous les cas beaucoup mieux payé!
Et puis l'idée de reprendre la route n'est pas pour nous déplaire entièrement!
On a donné notre préavis pour quitter la chambre que l'on occupe dimanche.
En attendant, je fais quelques remplacements dans un salon de massage qui ne peut pas m'embaucher à temps plein mais me permet de pas perdre la main, et de pratiquer le massage à l'huile (c'est beaucoup plus rigolo que le massage à l'eau, vous vous en doutez!).
J'ai aussi fait une journée de Fundraising pour la grosse ONG "Save the children" mais ce n'est vraiment pas pour moi, ni d'un point de vue moral (après ce qu'on a vécu au Cambodge, j'ai l'impression de vendre mon âme au diable) ni d'un point de vue physique.
Sinon, surtout, on profite des amis et des copains, je prends des cours de Pilates qui me donnent la pêche (ah, le reformer! Quelle machine formidable!), on va à la salle de sport du quartier entre roomates (et le lendemain j'ai des crampes) du coup je passe ma vie en leggings et en baskets, Bruno me surnomme "Mylène Farmer", on sort, on visite la ville, on profite, on s'amuse!
Non mais! Vous ne croyiez quand même pas qu'on allait se laisser aller?
À bientôt!!!
Voici quelques nouvelles fraiches de Melbourne où nous sommes installés depuis maintenant plus de deux mois (déjà!).
À la maison tout va bien même si notre propriétaire n'est décidément pas facile à vivre.
Il parle très, très, trèèèès fort (autrement dit, il hurle), ne regarde jamais directement les personnes à qui il s'adresse... Ce qui est assez déstabilisant, ne comprend pas le sarcasme et agit de façon souvent étrange.
Bien des fois il m'a prodigieusement agacée jusqu'à ce que mon ami Rory, de la chambre d'à coté me fasse remarquer qu'il avait le comportement typique d'un autiste léger.
Même sans être docteur,c'est devenu après réflexion (et un certain nombre de recherches sur des sites internet, ah les joies de l'adsl!) assez évident.
Alors, certes, même si parfois il est assez insupportable, je fais l'effort d'être un peu plus tolérante et tout se passe bien. Bruno lui, se contente d'être fidèle à lui même c'est à dire gentil et patient.
Nouveau dans la colocation, Hugo de Rennes (un "rennais" ha! ha!) a remplacé le couple de français très sage en stage avec qui nous vivions jusqu'à présent. Il est joyeux et assez déjanté. Il arrive même à faire rigoler notre proprio, trop fort!
Du coup entre lui et notre couple chilo-irlandais préféré, l'ambiance à la maison est moins calme et beaucoup plus funky que lorsque nous y étions arrivés. Les apéros entre roomates sont courants, la cuisine n'est plus un lieu de passage mais bien une pièce de vie et ce n'est pas pour nous déplaire!
Tout ça c'est bien chouette mais... Cependant, un souci de taille demeure: Nos tentatives de trouver un boulot sympa, histoire de s'établir un peu durablement ne se sont toujours pas révélées concluantes...
Jusqu'à présent, nous n'avions jamais eu de difficulté à trouver facilement des emplois plutôt bien rémunérés en Australie.
D'ailleurs quand nous sommes arrivés sur Melbourne en voyant toutes les affichettes "Staff wanted" sur les vitrines des boutiques et des restaurants nous ne nous sommes pas vraiment posé de questions et on s'est d'abord préoccupés de trouver une chambre.
Ensuite, le cœur léger nous sommes allés distribuer nos curriculum vitae un peu partout dans la ville.
Bruno dans toutes sortes d'endroits sympa (bars, pâtisseries, restaurants). Moi dans des salons de massage. J'ai aussi répondu à quelques annonces sur internet.
Très vite, j'ai eu des réponses et je me suis même rendue à quelques entretiens mais j'ai vite déchanté en réalisant la nature des services que l'on me proposait de rendre.
Évidement, je ne suis pas candide, je sais bien que tout le monde n'entend pas "massage" de la même façon (Ah, si la prostitution était mieux encadrée, je n'aurai pas à gérer ce type de malentendus m'enfin là n'est pas la question.).
J'ai donc décidé de continuer à patienter et à chercher tout en prenant la précaution d'annoncer clairement le fait que je ne pratiquais pas de massages sexuels ni même sensuels avant de me déplacer, histoire de ne pas perdre de temps.
À ce propos j'ai reçu des réponses d'employeurs assez délirantes telles que "Vous n'êtes pas obligée de pratiquer de "Happy Ending", on vous demande juste de masser nue ou topless" ... Ben voyons!
Sauf qu'au bout de la énième réponse de ce type, ce n'est plus drôle du tout.
De son coté Bruno n'ayant reçu absolument aucune réponse malgré son nombre incalculable de curriculum vitae distribués, la nécessité de trouver une source de revenus s'est fait plus pressante et j'ai décidé, comme lui, de postuler un peu partout.
Pendant deux bonnes semaines on a bien galéré (ça peut sembler court écrit comme ça, mais pour l'Australie, c'est plutôt long) et on s'est même un peu inquiétés, l'argent filant vite à Melbourne.
Enfin le 24 décembre, je m'en souviens précisément puisque c'est le jour où nos amis Carla- Paz et Rory ont aménagé à la maison, Bruno a été rappelé par un employeur pour un travail de cleaner, 25 heures par semaine, tôt le matin, trèèèèès tôt, mais après tout pourquoi pas si ça lui permet de dessiner dans la journée.
Bref! Nous étions ravis et surtout nous avons repris espoir dans l'idée de rester sur Melbourne que nous commencions à envisager de quitter, le salaire de Bruno nous permettant de couvrir presque tous nos frais de logement et de nourriture. L'essentiel quoi!
J'ai donc continué seule à prospecter.
Les salons qui m'avaient laissé entendre en décembre que des postes se libéreraient en janvier n'ont pas donné suite à mes candidatures répétées.
Aucune de mes distributions de curriculum vitae ne s'est révélée fructueuse.
J'ai fait un essai dans un salon de massage-restaurant Thai de la célèbre Lygon Street qui pour une fois ne semblait pas glauque... Sauf qu'en plus du salaire dérisoire par client que l'on me proposait il fallait également que je sois gratuitement serveuse et réceptionniste pour le restaurant. "Vous comprenez" m'a dit la patronne "Le loyer est très cher ici et je n'ai pas les moyens d'engager du personnel...."
Ben voyons!
J'ai fait un autre essai dans un "restaurant italien" de cette même Lygon Street. Je mets volontairement des guillemets parce qu'un italien qui sert à ses clients des steaks frites pour moi n'en est pas vraiment un.
Si ma prestation fut concluante pour le patron de cet attrape-touriste, un calabrais teigneux à la chemise maculée de sauce tomate, je n'ai pas accepté les conditions que ce dernier m'imposait si je voulais travailler chez lui.
En effet, en plus de ne pas me déclarer ni de me donner d'horaires fixes (ben oui quoi, on est dans la restauration) il me proposait un salaire de misère bien au dessous du salaire minimal australien et surtout, surtout voulait retenir autoritairement ma première semaine de paie afin de m'obliger à un préavis de trois semaines avant mon départ si je voulais la récupérer!
Ben voyons!
Des histoires de travail dans ce genre franchement pas sympa voir même encore pires, nous en avions entendues...
Par exemple des journées entières de travail dans les champs pour... 30 dollars!!
Le principe du Working Holiday Visa étant en effet une excellente occasion pour des employeurs peu scrupuleux de profiter de jeunes voyageurs "en panne de thunes" en les exploitant purement et simplement!
Heureusement, comme nous sommes prévoyants et que nous sommes toujours partis de l'idée de commencer à chercher du travail avant d'être complétement raides, nous avons pu nous permettre de ne avoir affaire à ce type de patrons-ordures.
Aussi, nous avons toujours réussi à éviter ce genre de plans.
Il n'empêche que, ne pas travailler quand on cherche du travail c'est chiant, tout comme devoir se lever à 4h30 du matin pour aller nettoyer des halls d'immeubles.
Et on a beau être soutenus de tous les cotés par des amis qui nous disent que c'est juste pas le bon moment (janvier à Melbourne est l'équivalent du mois d'Aout à Paris) et que la situation se débloquera plus tard, quand ça fait plus de deux mois qu'on attend et qu'il ne nous reste plus que six mois de visa, on se dit un peu "à quoi bon?".
Et le moral flanche, forcément.
Jusqu'à ce qu'on réalise, que si en France on galèrera certainement pour se créer une situation stable et sympathique, il est en revanche hors de question que ce soit le cas en Australie où nous ne sommes que des oiseaux de passage bien décidés à prendre du bon temps!
Alors tant pis pour Melbourne! La ville a beau être chouette, ce n'est pas suffisant pour y vivre agréablement!
J'ai recontacté le salon de massage où je travaillais à Darwin et mon ancienne boss est ravie à l'idée de me ré-embaucher! Bruno a donné son préavis pour quitter son job, il pourra trouver facilement l'équivalent, peut-être mieux sur Darwin, et dans tous les cas beaucoup mieux payé!
Et puis l'idée de reprendre la route n'est pas pour nous déplaire entièrement!
On a donné notre préavis pour quitter la chambre que l'on occupe dimanche.
En attendant, je fais quelques remplacements dans un salon de massage qui ne peut pas m'embaucher à temps plein mais me permet de pas perdre la main, et de pratiquer le massage à l'huile (c'est beaucoup plus rigolo que le massage à l'eau, vous vous en doutez!).
J'ai aussi fait une journée de Fundraising pour la grosse ONG "Save the children" mais ce n'est vraiment pas pour moi, ni d'un point de vue moral (après ce qu'on a vécu au Cambodge, j'ai l'impression de vendre mon âme au diable) ni d'un point de vue physique.
Sinon, surtout, on profite des amis et des copains, je prends des cours de Pilates qui me donnent la pêche (ah, le reformer! Quelle machine formidable!), on va à la salle de sport du quartier entre roomates (et le lendemain j'ai des crampes) du coup je passe ma vie en leggings et en baskets, Bruno me surnomme "Mylène Farmer", on sort, on visite la ville, on profite, on s'amuse!
Non mais! Vous ne croyiez quand même pas qu'on allait se laisser aller?
La jolie fontaine-kangourou d'Errol Street (la rue de la salle de sport et de la bibliothèque). |
À bientôt!!!
lundi 9 janvier 2012
28 ans
Voilà, aujourd'hui j'ai 28 ans.
L'année dernière j'étais à Kep, au Cambodge.
Il faisait très chaud et j'avais eu la surprise d'un gâteau tout plein de bougies offert par des gens que je ne connaissais presque pas et qui sont devenus par la suite des amis.
L'année d'avant j'étais à Paris, il neigeait.
J'avais trinqué au restaurant avec mes collègues de la bibliothèque et le soir on avait fait une grande fête chez des copains avec de la musique très forte et des ballons.
L'année d'avant j'avais bullé et fait peau neuve dans un hammam de Noailles avec mon amie Claire.
Le soir je mes parents m'avaient chouchouté comme eux seuls savent le faire et le lendemain plein de monde était venu à la maison et on avait dansé jusque tard.
L'année d'avant encore j'étais à Paksé au Laos.
la tenancière de notre restaurant pakistanais préféré m'avait offert une glace. Bruno m'avait concocté une journée de rêve en mobylette et on avait trinqué au pastis avec un couple de belges.
Et ainsi de suite, je me souviens de chacun de mes anniversaires qui sont toujours l'occasion de journées ou de nuits pleines de joies et de surprises car j'ai cette chance immense de toujours être bien entourée.
Aujourd'hui, à Melbourne, le vent souffle fort.
Ce matin mes parents m'ont chanté "Bon anniversaire" par skype et j'ai reçu de la part de mes voisins de chambre un présent qui sent bon la cannelle. Avec Bruno nous avons pris le temps de flâner longuement dans un parc en causant de mille et un projets.
Ce soir nous trinquerons avec du vin pétillant à défaut de champagne.
Je n'ai jamais été aussi loin de là où je suis née, de là où mes parents sont nés, de là où ma grand-mère est née, de mon port d'attache, de Marseille.
Il y a quelques mois, j'avais découvert lors d'un trajet en car au Vietnam dans une vieille publication du magazine "Psychologies" sur lequel j'étais tombé par hasard, une interview de l'actrice Marina Foïs qui citait une phrase de l'écrivain Salman Rushdie "L'homme n'a pas de racines, il a des pieds".
Je trouve qu'elle me correspond assez bien.
Il n'empêche que, à chacun de mes anniversaires, où que je sois dans le monde je pense très fort à ma ville et je pense encore plus fort à mes parents.
Chaque année que je vis depuis ma naissance est tellement exaltante que je ne suis pas inquiète de vieillir, bien au contraire...
(Faut pas déconner, je ne suis pas pressée non plus, hein!)
Alors un immense merci à ma mère et à mon père qui en plus de m'avoir donné la vie, m'ont aussi appris à la croquer avec gourmandise.
Merci à mon charmant prince, mon compagnon de voyage, mon amoureux que j'adore, mon Bruno auprès de qui chaque nouvelle journée est une aventure.
Merci à ma famille chérie.
Merci à tous mes amies et amis d'ici ou d'ailleurs et à qui je tiens tant...
À bientôt!
Noémie
L'année dernière j'étais à Kep, au Cambodge.
Il faisait très chaud et j'avais eu la surprise d'un gâteau tout plein de bougies offert par des gens que je ne connaissais presque pas et qui sont devenus par la suite des amis.
L'année d'avant j'étais à Paris, il neigeait.
J'avais trinqué au restaurant avec mes collègues de la bibliothèque et le soir on avait fait une grande fête chez des copains avec de la musique très forte et des ballons.
L'année d'avant j'avais bullé et fait peau neuve dans un hammam de Noailles avec mon amie Claire.
Le soir je mes parents m'avaient chouchouté comme eux seuls savent le faire et le lendemain plein de monde était venu à la maison et on avait dansé jusque tard.
L'année d'avant encore j'étais à Paksé au Laos.
la tenancière de notre restaurant pakistanais préféré m'avait offert une glace. Bruno m'avait concocté une journée de rêve en mobylette et on avait trinqué au pastis avec un couple de belges.
Et ainsi de suite, je me souviens de chacun de mes anniversaires qui sont toujours l'occasion de journées ou de nuits pleines de joies et de surprises car j'ai cette chance immense de toujours être bien entourée.
Aujourd'hui, à Melbourne, le vent souffle fort.
Ce matin mes parents m'ont chanté "Bon anniversaire" par skype et j'ai reçu de la part de mes voisins de chambre un présent qui sent bon la cannelle. Avec Bruno nous avons pris le temps de flâner longuement dans un parc en causant de mille et un projets.
Ce soir nous trinquerons avec du vin pétillant à défaut de champagne.
Je n'ai jamais été aussi loin de là où je suis née, de là où mes parents sont nés, de là où ma grand-mère est née, de mon port d'attache, de Marseille.
Il y a quelques mois, j'avais découvert lors d'un trajet en car au Vietnam dans une vieille publication du magazine "Psychologies" sur lequel j'étais tombé par hasard, une interview de l'actrice Marina Foïs qui citait une phrase de l'écrivain Salman Rushdie "L'homme n'a pas de racines, il a des pieds".
Je trouve qu'elle me correspond assez bien.
Il n'empêche que, à chacun de mes anniversaires, où que je sois dans le monde je pense très fort à ma ville et je pense encore plus fort à mes parents.
Chaque année que je vis depuis ma naissance est tellement exaltante que je ne suis pas inquiète de vieillir, bien au contraire...
(Faut pas déconner, je ne suis pas pressée non plus, hein!)
Alors un immense merci à ma mère et à mon père qui en plus de m'avoir donné la vie, m'ont aussi appris à la croquer avec gourmandise.
Merci à mon charmant prince, mon compagnon de voyage, mon amoureux que j'adore, mon Bruno auprès de qui chaque nouvelle journée est une aventure.
Merci à ma famille chérie.
Merci à tous mes amies et amis d'ici ou d'ailleurs et à qui je tiens tant...
Melbourne le lundi 9 janvier 2012, 19h00 juste avant de prendre l'apéro à la maison! |
À bientôt!
Noémie
jeudi 5 janvier 2012
Les pigeons-punks
C'était pendant notre premier road-trip, quelque part du coté de Mont Isa il me semble...
Soudain l'un de nous s'est exclamé: "Oh regarde les pigeons... Ils ont une crête!!!!!"
Depuis, les pigeons-punks sont devenus aussi banals à nos yeux que les gros bras tatoués...
Y'en a partout!
Mais quand même, ça claque, non?
Depuis Sydney j'ai été assez déçue en constatant que cohabitaient en bonne entente avec nos pigeons excentriques d'autres, complétement normaux à l'image de ceux qu'on trouve en France.
(Quoi que le dernier Fred Vargas m'ait un peu réconciliée avec ces volatiles urbains et sales que j'ai tendance à exécrer)
Sur ce, je vous souhaite une excellente journée!
À bientôt!
dimanche 1 janvier 2012
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