Voici quelques nouvelles fraiches de Melbourne où nous sommes installés depuis maintenant plus de deux mois (déjà!).
À la maison tout va bien même si notre propriétaire n'est décidément pas facile à vivre.
Il parle très, très, trèèèès fort (autrement dit, il hurle), ne regarde jamais directement les personnes à qui il s'adresse... Ce qui est assez déstabilisant, ne comprend pas le sarcasme et agit de façon souvent étrange.
Bien des fois il m'a prodigieusement agacée jusqu'à ce que mon ami Rory, de la chambre d'à coté me fasse remarquer qu'il avait le comportement typique d'un autiste léger.
Même sans être docteur,c'est devenu après réflexion (et un certain nombre de recherches sur des sites internet, ah les joies de l'adsl!) assez évident.
Alors, certes, même si parfois il est assez insupportable, je fais l'effort d'être un peu plus tolérante et tout se passe bien. Bruno lui, se contente d'être fidèle à lui même c'est à dire gentil et patient.
Nouveau dans la colocation, Hugo de Rennes (un "rennais" ha! ha!) a remplacé le couple de français très sage en stage avec qui nous vivions jusqu'à présent. Il est joyeux et assez déjanté. Il arrive même à faire rigoler notre proprio, trop fort!
Du coup entre lui et notre couple chilo-irlandais préféré, l'ambiance à la maison est moins calme et beaucoup plus funky que lorsque nous y étions arrivés. Les apéros entre roomates sont courants, la cuisine n'est plus un lieu de passage mais bien une pièce de vie et ce n'est pas pour nous déplaire!
Tout ça c'est bien chouette mais... Cependant, un souci de taille demeure: Nos tentatives de trouver un boulot sympa, histoire de s'établir un peu durablement ne se sont toujours pas révélées concluantes...
Jusqu'à présent, nous n'avions jamais eu de difficulté à trouver facilement des emplois plutôt bien rémunérés en Australie.
D'ailleurs quand nous sommes arrivés sur Melbourne en voyant toutes les affichettes "Staff wanted" sur les vitrines des boutiques et des restaurants nous ne nous sommes pas vraiment posé de questions et on s'est d'abord préoccupés de trouver une chambre.
Ensuite, le cœur léger nous sommes allés distribuer nos curriculum vitae un peu partout dans la ville.
Bruno dans toutes sortes d'endroits sympa (bars, pâtisseries, restaurants). Moi dans des salons de massage. J'ai aussi répondu à quelques annonces sur internet.
Très vite, j'ai eu des réponses et je me suis même rendue à quelques entretiens mais j'ai vite déchanté en réalisant la nature des services que l'on me proposait de rendre.
Évidement, je ne suis pas candide, je sais bien que tout le monde n'entend pas "massage" de la même façon (Ah, si la prostitution était mieux encadrée, je n'aurai pas à gérer ce type de malentendus m'enfin là n'est pas la question.).
J'ai donc décidé de continuer à patienter et à chercher tout en prenant la précaution d'annoncer clairement le fait que je ne pratiquais pas de massages sexuels ni même sensuels avant de me déplacer, histoire de ne pas perdre de temps.
À ce propos j'ai reçu des réponses d'employeurs assez délirantes telles que "Vous n'êtes pas obligée de pratiquer de "Happy Ending", on vous demande juste de masser nue ou topless" ... Ben voyons!
Sauf qu'au bout de la énième réponse de ce type, ce n'est plus drôle du tout.
De son coté Bruno n'ayant reçu absolument aucune réponse malgré son nombre incalculable de curriculum vitae distribués, la nécessité de trouver une source de revenus s'est fait plus pressante et j'ai décidé, comme lui, de postuler un peu partout.
Pendant deux bonnes semaines on a bien galéré (ça peut sembler court écrit comme ça, mais pour l'Australie, c'est plutôt long) et on s'est même un peu inquiétés, l'argent filant vite à Melbourne.
Enfin le 24 décembre, je m'en souviens précisément puisque c'est le jour où nos amis Carla- Paz et Rory ont aménagé à la maison, Bruno a été rappelé par un employeur pour un travail de cleaner, 25 heures par semaine, tôt le matin, trèèèèès tôt, mais après tout pourquoi pas si ça lui permet de dessiner dans la journée.
Bref! Nous étions ravis et surtout nous avons repris espoir dans l'idée de rester sur Melbourne que nous commencions à envisager de quitter, le salaire de Bruno nous permettant de couvrir presque tous nos frais de logement et de nourriture. L'essentiel quoi!
J'ai donc continué seule à prospecter.
Les salons qui m'avaient laissé entendre en décembre que des postes se libéreraient en janvier n'ont pas donné suite à mes candidatures répétées.
Aucune de mes distributions de curriculum vitae ne s'est révélée fructueuse.
J'ai fait un essai dans un salon de massage-restaurant Thai de la célèbre Lygon Street qui pour une fois ne semblait pas glauque... Sauf qu'en plus du salaire dérisoire par client que l'on me proposait il fallait également que je sois gratuitement serveuse et réceptionniste pour le restaurant. "Vous comprenez" m'a dit la patronne "Le loyer est très cher ici et je n'ai pas les moyens d'engager du personnel...."
Ben voyons!
J'ai fait un autre essai dans un "restaurant italien" de cette même Lygon Street. Je mets volontairement des guillemets parce qu'un italien qui sert à ses clients des steaks frites pour moi n'en est pas vraiment un.
Si ma prestation fut concluante pour le patron de cet attrape-touriste, un calabrais teigneux à la chemise maculée de sauce tomate, je n'ai pas accepté les conditions que ce dernier m'imposait si je voulais travailler chez lui.
En effet, en plus de ne pas me déclarer ni de me donner d'horaires fixes (ben oui quoi, on est dans la restauration) il me proposait un salaire de misère bien au dessous du salaire minimal australien et surtout, surtout voulait retenir autoritairement ma première semaine de paie afin de m'obliger à un préavis de trois semaines avant mon départ si je voulais la récupérer!
Ben voyons!
Des histoires de travail dans ce genre franchement pas sympa voir même encore pires, nous en avions entendues...
Par exemple des journées entières de travail dans les champs pour... 30 dollars!!
Le principe du Working Holiday Visa étant en effet une excellente occasion pour des employeurs peu scrupuleux de profiter de jeunes voyageurs "en panne de thunes" en les exploitant purement et simplement!
Heureusement, comme nous sommes prévoyants et que nous sommes toujours partis de l'idée de commencer à chercher du travail avant d'être complétement raides, nous avons pu nous permettre de ne avoir affaire à ce type de patrons-ordures.
Aussi, nous avons toujours réussi à éviter ce genre de plans.
Il n'empêche que, ne pas travailler quand on cherche du travail c'est chiant, tout comme devoir se lever à 4h30 du matin pour aller nettoyer des halls d'immeubles.
Et on a beau être soutenus de tous les cotés par des amis qui nous disent que c'est juste pas le bon moment (janvier à Melbourne est l'équivalent du mois d'Aout à Paris) et que la situation se débloquera plus tard, quand ça fait plus de deux mois qu'on attend et qu'il ne nous reste plus que six mois de visa, on se dit un peu "à quoi bon?".
Et le moral flanche, forcément.
Jusqu'à ce qu'on réalise, que si en France on galèrera certainement pour se créer une situation stable et sympathique, il est en revanche hors de question que ce soit le cas en Australie où nous ne sommes que des oiseaux de passage bien décidés à prendre du bon temps!
Alors tant pis pour Melbourne! La ville a beau être chouette, ce n'est pas suffisant pour y vivre agréablement!
J'ai recontacté le salon de massage où je travaillais à Darwin et mon ancienne boss est ravie à l'idée de me ré-embaucher! Bruno a donné son préavis pour quitter son job, il pourra trouver facilement l'équivalent, peut-être mieux sur Darwin, et dans tous les cas beaucoup mieux payé!
Et puis l'idée de reprendre la route n'est pas pour nous déplaire entièrement!
On a donné notre préavis pour quitter la chambre que l'on occupe dimanche.
En attendant, je fais quelques remplacements dans un salon de massage qui ne peut pas m'embaucher à temps plein mais me permet de pas perdre la main, et de pratiquer le massage à l'huile (c'est beaucoup plus rigolo que le massage à l'eau, vous vous en doutez!).
J'ai aussi fait une journée de Fundraising pour la grosse ONG "Save the children" mais ce n'est vraiment pas pour moi, ni d'un point de vue moral (après ce qu'on a vécu au Cambodge, j'ai l'impression de vendre mon âme au diable) ni d'un point de vue physique.
Sinon, surtout, on profite des amis et des copains, je prends des cours de Pilates qui me donnent la pêche (ah, le reformer! Quelle machine formidable!), on va à la salle de sport du quartier entre roomates (et le lendemain j'ai des crampes) du coup je passe ma vie en leggings et en baskets, Bruno me surnomme "Mylène Farmer", on sort, on visite la ville, on profite, on s'amuse!
Non mais! Vous ne croyiez quand même pas qu'on allait se laisser aller?
La jolie fontaine-kangourou d'Errol Street (la rue de la salle de sport et de la bibliothèque). |
À bientôt!!!
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RépondreSupprimerbon continuation
Profitez encore bien avant de reprendre la route et...tenez nous au courant !
RépondreSupprimerGrosses bises !
Allez courage. Profitez des copains, de la ville, scupltez vous un corps de rêve et reprenez la route pour nous faire vivre de nouvelles aventures... et tenez au courant certains... qui ont leurs valises prêtes. Des bisous.
RépondreSupprimerYeah baby, on the road again!!! Pis vous avez raison, 4h30 du matin, c'pas humain pour ce pauvre Cleaning Bruno...Ici, Jean chante une souris verte en entier et tout seul. Inutile de vous dire que fierté fierté fierté. Bisous les choux!
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